Photo Credit: Peter Marshall
LE CAP, AFRIQUE DU SUD
“La chance d’un enfant se mesure à son accès à l’eau : boire de l’eau potable, apprendre à nager, et enfin explorer le monde sous-marin.”
COMMENT DÉFINIRIEZ-VOUS LE MOT “ENGAGEMENT”?
Pour moi, l’engagement est un savant mélange de passion et de courage. Dans un monde où le profit n’a pas sa place, on ne retrouve aucune récompense habituellement associée au succès, comme l’argent ou la célébrité. Mais lorsque vous êtes profondément motivé par un objectif plus grand que vous – dans mon cas, la sauvegarde et la valorisation de nos océans – alors, à force de courage et de passion, vous pouvez réussir !
J’ai fondé I AM WATER en 2010 avec le désir ardent de voir davantage de mes compatriotes sud-africains se familiariser avec notre monde marin si fascinant. Je suis convaincue que nous protégeons ce que nous aimons. Paradoxalement, seule une minorité de Sud-Africains a accès à l’océan et à ses richesses. Comment attendre d’eux qu’ils cherchent à le sauvegarder si on ne leur donne jamais la chance de l’explorer et de l’aimer?
En Afrique du Sud, l’accès à l’océan et le fait de savoir nager dépendent beaucoup de votre couleur de peau. Les Sud-Africains blancs sont habitués aux piscines et aux plages dès le plus jeune âge. Ils fréquentent des écoles de natation, quand ce ne sont pas des membres de leur famille qui leur apprennent à nager. La plupart des Sud-Africains noirs, eux, ont un accès très limité à l’océan. Ils éprouvent également une peur de l’eau très répandue dans ces communautés. Dans nos ateliers Ocean Guardians, nous travaillons avec des jeunes issus de quartiers défavorisés qui vivent à moins de cinq kilomètres de la plage mais qui n’ont pourtant jamais pris conscience de ce que l’océan avait à offrir. Nous organisons des ateliers éducatifs pour les sensibiliser au monde marin. Pendant deux jours, ces jeunes explorent les côtes rocheuses. Ils découvrent leur respiration, comprennent comment leur organisme s’adapte naturellement à l’eau et, (évidemment !) plongent en apnée. Ma plus grande récompense est de les voir ouvrir les yeux sous l’eau pour la première fois. Notre impact se mesure à la fois grâce au nombre de jeunes qui participent à nos ateliers, mais également à travers les effets de ces ateliers sur eux.
Je peux passer des semaines sur des îles isolées à plonger en apnée, de longues journées à la plage pour aider les enfants à surmonter leurs peurs, des soirées perchée sur des talons hauts lors d’événements importants… Les jours se suivent et ne se ressemblent pas ! J’adore cette diversité. C’est un défi de se demander chaque matin si je ne peux pas faire plus ce que je m’apprête à faire aujourd’hui.